Retour au som(m)à-ire 

Retour aux podes

Retour au tableau des anciens numéros

 

 

    Il existe une seule question à laquelle il est réellement important de répondre, le  reste n’est que trop futile. Est-ce que la vie vaut la peine d’être vécue? Voilà LA question. Que la terre ait 3 ou 4 dimensions, comme voulait le savoir Camus, ou qu’on se demande pourquoi Bush à été réélu sont des questions de moindre importance, car le suicidaire ne s’interroge pas sur de telles contingences. Répondre à cette question fondamentale est un pas de géant vers la panacée de l’humanité.

 

    Car, trop nombreux sont ceux qui pendent la corde pour se tirer de la vie. Nombreux encore sont ceux qui demeurent incompris dans la profondeur de leurs malheurs. Toujours nombreux sont ceux qui desespèrent. Le malheur est la moisissure qui éventre l’homme de tout plaisir. Le cœur, frêle, supportera-t-il cette pesanteur existentielle. Pas pour toujours. 

 

    Mais pourquoi sont-ils malheureux? Parce que la vie leur paraît absurde? Pour certains, peut-être. L’absurde est, règle générale, ce qui n’a pas de sens. Mais dénuée  de sens, la vie est-elle malheureuse? Pas forcément. Si nous avons toujours l’habitude de regarder disons le ciel invariablement de la même manière, alors rares sont les fois où nous allons nous y attarder, puisque cela n’a pas d’intérêt particulier. Le ciel que je vois aujourd’hui sera le même que je verrai demain. Mais, si ce ciel n’a pas de sens qui l’habite, alors ne regarderons-nous pas le ciel comme un nouveau-né? Émerveillés à tout coups ? Humblement, je crois que oui.

 

    Pour d’autres, l’absence de sens à la vie émerge d’un manque de connaissance de ce que NOUS aimons réellement. J’ai souvent l’impression que certains affirment que leur vie n’a pas de sens parce qu’elle ne ressemble pas au monde idyllique de la télé. Cessons de croire aux paradigmes paradisiaques que nous présente la télé, paradigmes auxquels se heurte notre réalité. Oui j’admets que mes muscles ne sont pas aussi impressionnants que ceux d’Arnold, que je ne suis pas aussi riche que Bill, ni même aussi populaire que Willfred. Mais en même temps, je ne suis pas une petite cervelle avare et sans intérêt. Car, dans le fond, le bonheur n’est pas l’expression d’une qualité flamboyante, mais bien plutôt l’expression des petits plaisirs de la vie. Petits plaisirs dont seuls ceux qui savent ce qu’ils aiment peuvent profiter. La télé nous détourne de ces petits plaisirs en les rendant dérisoires. Le piège est là. Il ne faut idéaliser un genre de vie, mais apprécier celle que nous avons.

 

    Si nous arrivons à  nous défaire de ces deux sources de malheur, il sera possible de mieux vivre. En effet, ces deux sources de malheur ont un dénominateur commun. C’est qu’elles nous poussent à  rechercher le bonheur, à vouloir le bonheur comme si cela était un acquis de nos vies. Et c’est justement là l’erreur. Le bonheur ne se trouve pas, il se constate. Voilà tout. Constater le bonheur nous entoure de raison de vivre.

 

    Est-ce que la vie vaut la peine d’être vécue? Hors de tout doute, oui. Ne serait-ce que pour un court instant de bonheur, la vie aura pris toute sa raison d’être. Car, c’est cela le sens de la vie de l’homme, c’est d’être heureux.